L'artiste peintre
Bernard Buffet, à qui on doit de nombreuses œuvres de peinture, a souvent collaboré avec des écrivains de son époque. Véritable artiste dans l'âme, Bernard Buffet était également un grand amateur de
littérature.
Bernard Buffet : un artiste peintre au talent unique
Bernard Buffet est l'un des
peintres expressionnistes français les plus connus et les plus prolifiques de ces dernières décennies. Tout au long de sa carrière, cet artiste parfois mal compris, a peint plus de 8 000 tableaux dont une centaine est aujourd'hui visible au Musée d'Art Moderne de Paris. Ses peintures mêlant art et mélancolie l'ont conduit à sa première popularité. Aujourd'hui réputé comme étant l'un des maîtres de l'expressionnisme français, Bernard Buffet était également connu pour ses illustrations,
lithographies et autres décors de théâtre.
Le succès de l'artiste peintre Bernard Buffet est précoce puisqu'il a seulement 19 ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale. Ses grandes expositions des années 60 et la série réalisée dans les années 80 confirmeront son éclosion artistique. C'est en décembre 1943 que Bernard Buffet est admis à L'École Nationale Supérieure des Beaux-Arts. Travaillant sous l'influence du peintre français Francis Gruber, il attire vite l'attention et remporte en 1948, avec Bernard Lorjou, le Prix de la Critique. Tout au long de sa carrière, Bernard Buffet s'est inspiré de thèmes tragiques. Ces tableaux expriment un sentiment d'anxiété et d'angoisse lié à l'ensemble du mouvement philosophique-littéraire de l'
existentialisme. Son travail atteint une certaine popularité après la Seconde Guerre mondiale, lorsqu'il dénonce à sa manière, les préoccupations et les catastrophes de la société d'après-guerre.
Les dernières œuvres de l'artiste peintre Bernard Buffet furent généralement des paysages ainsi que des peintures narratives et expressives. Sa réputation est en partie due à sa synthèse de formes illustrées modernes, combinées à des techniques traditionnelles.
Bernard Buffet et les écrivains : une histoire romanesque
L'artiste peintre Bernard Buffet présenta des expositions en hommage aux romans de l'époque qui l'inspiraient. Parmi les livres qui lui servaient de source d'inspiration, on peut citer L'Enfer de
Dante, l'Odyssée, Don Quichotte ou encore Vingt mille lieues sous les mers.
Le journaliste et écrivain Jean-Claude Lamy, qui a réalisé une biographie (le samouraï) sur Bernard Buffet, le décrit comme une personne qui était avide de lecture dès son plus jeune âge. C'est à l'aube de la vingtaine, que Bernard Buffet s'abreuvait de lectures avec des romans populaires tels que Sherlock Holmes ou Joseph Rouletabille. Le futur peintre expressionniste se passionne également pour les romans écrits par de grands peintres, dont le Journal de Delacroix et les lettres de Vincent Van Gogh. Influencé par
Pierre Bergé en raison de leur longue relation, l'amour de Bernard Buffet pour la littérature s'émancipa chaque jour. Il avait notamment lu le Diable au corps de Radiguet, dont le style d'écriture traitant de l'immortalité le fascinait.
Un artiste reconnu par ses pairs malgré certaines critiques
Avec un style parfois jugé trop sombre et mesquin, Bernard Buffet s'attira quelques critiques venant d'autres artistes peu admiratifs de ses œuvres. Par exemple, lorsque l'écrivain Michel Ragon qui est aussi critique d'art, reprochait à Buffet de trop faire dans le misérabilisme, le dessinateur Jean Cocteau prenait la défense de l'artiste incompris en lui apportant son soutien. Il rendit notamment hommage à Buffet en faisant apparaître son visage dans l'un de ses poèmes qui s'intitula "Gisant debout". Alexandre Vialatten, écrivain et critique littéraire, tout comme l'académicien Jean Dutourd, peintre et membre de l'Académie française, n'ont également cessés de faire l'éloge du talent de Bernard Buffet. Il a également reçu l'appui fidèle de personnalités importantes du monde de l'art comme son protecteur Pierre Bergé, mais également de la part de Jean Cocteau et ministre de la culture du moment, André Malraux. En dehors de la France, il a aussi reçu un grand soutien des galeries d'art, des foires, des musées tels que Pouchkine ou l'Hermitage qui commandèrent des séries complètes de ses oeuvres. D'autres collectionneurs privés tels que le japonais Kiichiro Okano, avait même ouvert un musée au Japon, dédié exclusivement à Buffet
De grands écrivains admiratifs du travail artistique de Bernard Buffet
Les meilleurs écrivains de l'époque appréciaient énormément le travail et le sens inné de Buffet, qui excellait dans l'art de marier littérature et peinture. Parmi les écrivains qui ont croisé la route de Buffet, nous retrouvons Roland Dorgelès, Alexandre Arnoux, Francis Carco, André Billy, Armand Salacrou, Philippe Hériat, Pierre Mac Orlan, Raymond Queneau, Gérard Bauër et surtout Jean Giono.
C'est en 1955 que les dix écrivains membres de la Société littéraire des Goncourt se réunissent au célèbre grand restaurant parisien fondé par Charles Drouant. Ils se retrouvèrent tous pour voter et se laisseront scruter par Buffet, afin qu'il réalise un grand portrait de groupe. Bien que cette œuvre ait bluffée le comité, la presse se révéla particulièrement critique à l'égard de Buffet.
Les deux écrivains proches de l'artiste Buffet étaient
Jean Giono et Georges Simenon. Le premier était un ami de Pierre Bergé. Après les avoir présentés, Giono se voua immédiatement d'admiration pour les étonnantes effusions lyriques que produisait Bernard Buffet. Ensemble ils élaborèrent un projet artistique qui allait devenir l'un des écrits pacifistes les plus populaires, à savoir la "Recherche de la pureté". Lorsque Giono dépendait de l'hebdomadaire Art's, il lui avait été confié de couvrir le procès de Gaston Dominici en tant que dessinateur d'audience. C'est alors que Bernard Buffet se chargea de peindre les décors du Cheval fou qui étaient destinés pour le théâtre Marigny.
La seconde personne ayant joué un rôle majeur dans l'histoire de Bernard Buffet et les écrivains, est Georges Simenon. Celui-ci aimait retrouver dans l'univers de Buffet sa quête de l'homme dans sa nature réelle, à commencer par l’absence de choses superficielles.
Le peintre français a su également capturer certains passages "toxiques" en images, transformant certaines des méditations de Françoise Sagan en lignes épaisses et profondes. L'ensemble est un texte apparemment rapide dans son écriture, mais avec une approche inhabituelle dans la littérature de tous les temps.